vendredi 26 octobre 2007

Paternité

L'homme s'est senti seul en voyant les deux corps séparés de si peu, corps de la femme aimée, et corps du petit homme venu de lui. Jamais il ne pourra faire autant. Jamais l'amour ne fera séjour au ventre pendant des jours et des semaines. Cet enfant s'est niché dans le profond repos que l'on n'atteindra plus. La femme s'est déchirée, scindée, et ce n'est pas pour lui.
Le petit va grandir en quêtant le regard de son père, cherchant sa vérité dans sa sévérité, cherchant à l'imiter, à mériter son amitié. Le père s'inquiète de cette quête qui le repousse vers le passé. Peur de périr, visage vieux, et de céder, de décéder, de ne plus décider...
Le père a peur de perdre
La face
Et la place.
La barricade,
La pauvre palissade,
Se dresse entre eux.
Étanche écran du temps
Perdu.
Le père dut se défendre au plus profond des certitudes.
Le fils dut s'affirmer par l'insolence des attitudes.
La ressemblance est à couteaux tirés,
Et la reconnaissance est à rideaux fermés.
Pas de passage,
Point de pas sages
De l'un à l'autre.
L'infini face-à-face et ça casse,
Débris sans bruit,
Maux à maux épelés
En tant d'années,
Temps d'années comptées,
Condamnées.
Damnés cons !

Aucun commentaire: