vendredi 30 novembre 2007

Vouloir d'achat

On parle du pouvoir d'achat. Qui pense au vouloir d'achat ?
Nous arrivons au mois de décembre, à la période de Noël qui, dans ma campagne, voit se développer depuis quelques années une débauche de décors kitsches à base de guirlandes électriques qui nous dessinent des paysages disneyiens à souhait, plus ou moins réussis.... On dirait qu'une compétition s'installe, d'une maison à l'autre, à celui qui en mettra le plus. La quantité compte ici, en effet...
On se croirait dans un feuilleton américain de bas de gamme !
La nuit dévorante en ces jours de décembre inquiète comme la réalité que tous fuient devant l'écran de télévision qui projette l'illusion d'un monde pailleté et clignotant. Les jardins endimanchés en ces temps de Noël deviennent la projection des décors de télé, et ça rassure, ça rassure...
Pouvoir d'achat ? Ces mètres de guirlandes, ces kilos de wateurs, sont-ils d'indispensables écrans entre la splendeur de la nuit et nos esprits en quête de lumière ?
Les réponses SMS toutes faites que propose NRJ à toute heure du jour contre un euro cinquante, sont-elles bien utiles ? Cette radio a-t-elle si bien fait son travail que ses auditeurs ne sont même plus capables de trouver eux-mêmes une réponse aux messages qu'ils reçoivent?

Qui parlera du pouvoir de non-achat, du pouvoir de bon achat, du vouloir d'achat ?

jeudi 29 novembre 2007

Femme au foyer


Matin sombre fin novembre.
Une étincelle brûle en moi, arrachée à la nuit, au rêve fort qui me poursuit, m'éclaire...
De mon foyer les enfants sont partis, et, dans les cheminées, des braises fatiguées, grises, demandent à s'éteindre... Brindilles, picotements, soufflets les font rougir paresseusement. Longs moments tête-à-tête pour les forcer à réagir, à rejaillir, à pétiller et à flamber ! lorsqu'elles se tordent enfin, lumineuses, ne pas les oublier, ces capricieuses, il leur faut grignoter et croquer sans arrêt...
La cour traversée, - je suis entre deux feux-, le poêle de l'atelier m'offre sans fard ses cendres. Si légères qu'elles semblent sans matière, fuyantes comme les souvenirs dont on fait deuil sans y penser. Tout est à refaire chaque matin, rite suranné : papiers, brindilles, bûches, étincelles, et, selon les jours, crépitement immédiat ou fumeux démarrage, léger embrasement ou poussif étouffement... Tiens, c'est comme mon travail !
Flammes, âmes toujours avides, nous sommes en commerce : bons soins contre chaleur, lumière, et vos musiques silencieuses...

dimanche 25 novembre 2007

Fouillons





Nous n'aurons pas fini de filer la trame des fibres follement mêlées,
impudemment exposées en un enroulement propre au vertige,
pas fini d'y lire les liens.
C'est la houleuse ivresse
libre...

Coeur d'automne






Quand la forêt se prête aux forages intérieurs par le mélange d'épaisses foisons et de surprenantes nudités, mariées plus que jamais en ces moments d'automne où l'on s'étonne de trouver encore tant de lumière et de douceur...

lundi 12 novembre 2007

Pierres poreuses

Retrouver au Zinc Bleu la cathédrale de Beauvais, son infini réseau de pierres, son infini travail, sa majesté amputée par sa flèche effondrée, comme un arrêt divin rappelant aux hommes les limites à ne pas dépasser... Retrouver à ses pieds l'activité des piétons allant faire leur marché en ce samedi matin. Les imaginer mettant leurs pas dans les vieux pas perdus de tant de générations défilant en ces jours de marché. Et elles, ces pierres plus vivantes que tous ces vivants qu'elles ont tant vu passer, raides et souples en leurs rides, en leurs rideaux d'arceaux, nous font vibrer... Aujourd'hui, le parvis en chantier nous ramène plus que jamais aux chantiers d'épopée où les maçons se livraient leurs secrets, anonymes tailleurs d'ailleurs !