jeudi 29 novembre 2007

Femme au foyer


Matin sombre fin novembre.
Une étincelle brûle en moi, arrachée à la nuit, au rêve fort qui me poursuit, m'éclaire...
De mon foyer les enfants sont partis, et, dans les cheminées, des braises fatiguées, grises, demandent à s'éteindre... Brindilles, picotements, soufflets les font rougir paresseusement. Longs moments tête-à-tête pour les forcer à réagir, à rejaillir, à pétiller et à flamber ! lorsqu'elles se tordent enfin, lumineuses, ne pas les oublier, ces capricieuses, il leur faut grignoter et croquer sans arrêt...
La cour traversée, - je suis entre deux feux-, le poêle de l'atelier m'offre sans fard ses cendres. Si légères qu'elles semblent sans matière, fuyantes comme les souvenirs dont on fait deuil sans y penser. Tout est à refaire chaque matin, rite suranné : papiers, brindilles, bûches, étincelles, et, selon les jours, crépitement immédiat ou fumeux démarrage, léger embrasement ou poussif étouffement... Tiens, c'est comme mon travail !
Flammes, âmes toujours avides, nous sommes en commerce : bons soins contre chaleur, lumière, et vos musiques silencieuses...

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