mercredi 27 février 2008

Expo au Resto

Une bonne adresse à Gournay, ce jeune restaurant situé 4, rue Charles De Gaulle, entre la porte de Paris et la place Nationale (0235900020). Étienne Courtel, le patron, m'a invitée à y exposer une quinzaine de tableaux. Comme le dit l'affiche, toujours inspirée du poème de Francis Ponge "Les rois ne touchent pas aux portes. Ils ne connaissent pas ce plaisir. Le bonheur
d'empoigner au ventre par son noeud de porcelaine l'un de ces hauts obstacles d'une pièce..."
Ne faites pas comme les rois. Poussez la porte, tout simplement, il y a à voir et à manger !

mardi 26 février 2008

pélérinage


Les vacances sont finies, celles de février, peut-être mes préférées, pleines de discrètes promesses. La lumière s'y fait jour, délicieuse, redonnant à chaque heure une chance de s'allonger. Nous savons que le lendemain en sera plus riche encore, et que la réserve est immense, qui se révélera progressivement, coquettement, jusqu'au mois de juin... Nous avons le temps !
Quand le soleil se montre, il est éblouissant, réchauffant, aimant. Lorsqu'il reste caché, nous savons qu'il ne tardera pas à revenir nous prendre à ses rayons.
Ce mois de février, dont on n'attend pas grand chose a priori, est peut-être le plus généreux en bonnes surprises, comme l'humble apôtre qu'on oublie de citer.
Parmi celles, nombreuses, de ces vacances, ce pélerinage dans un lieu fréquenté assidûment autrefois, au temps d'une certaine insouciance fraternelle, d'une confiance irréelle. Quai Anatole France, au fond d'une arrière-cour, à l'abri des somptuosités d'un grand immeuble aristocratique, rien n'a changé. Même le vélo qui traîne semble être celui d'autrefois, fièrement chevauché par celui qui eut tort de l'oublier !

"Les rois ne touchent pas aux portes"


C'est le début d'un poème de Francis Ponge, Les Plaisirs de la Porte, que j'aime particulièrement.
Qui ne s'est senti, un jour ou l'autre, mis à la porte ? C'est-à-dire invité à franchir un seuil le séparant d'un intérieur aimé ?
Naissances renouvelées dans l'arrachement.
Grincements pénibles...
Les rois ne s'y exposent pas.
Roi, celui qui a organisé ses certitudes.
Roi-loi juché sur le bloc de décrets formant trône ,
le hissant au-dessus du commun,
le calfeutrant au sein de l'habitude.
Les portes qui l'entourent ne sont plus que trompe-l'oeil, on s'y cognerait en voulant les ouvrir.
Parties du décor ouvrant sur d'autres salles pareillement fossiles.
Gonds grognant sans charnières.
Poignées décharnées que l'on ne peut attraper.
Poignantes poignées sans matière.
Portes perdues
Clefs oubliées hier...