mardi 8 décembre 2009

Women Dinner Party

La table est mise,
étrange couvert
pour convives
attendues
de longue date.
Patience !

mercredi 18 novembre 2009

Éléments 3

Bouillon brouillon d'éclaboussures
Brassées bues
Bain d'eau

Éléments 2

Feu
Patience
Croissance
Poids
Souffle
Étincelle
Crépitement
Exigence
Dévoration
Dévotion
Magie
Feu dieu fou tu fuis où ?

Éléments 1


Retour aux éléments
Immersion
La terre échappe et s'aère
Douce dislocation

jeudi 22 octobre 2009

arrachement


Quitter terre
S'étirer
Long soupir
Lourde trace


Les images
S'imposent
Et s'accrochent
Et attachent

Les sons volent
Et fracassent
Arrachent
Et recomposent

Ils nous fuient
Infinis
Nous laissant
L'essentiel irréel...

vendredi 16 octobre 2009

Mon XXème siècle


S'il fallait lui donner une date de naissance, mon XXème siècle,
celui de ma naissance, de ma jeunesse, de ma maternité,
mon siècle, en quelque sorte,
- l'autre, le XXIème faisant figure d'insolite allonge dans le cours de ma vie, -
je l'ancrerais dans le marais de l'Affaire Dreyfus.
Pourquoi ce choix insolite ?
L'idée qu'on ait pu dire, dans ma propre famille, tout au long du siècle : "Il n'y a pas d'Affaire Dreyfus", résume tous les dénis qui ont obscurci mes jeunes années.
Je sens que cette sinistre Affaire,bien réelle, a été une épouvantable tragédie pour ma grand-mère, et cette tragédie n'a jamais été écrite ni en cinq, ni en trois actes, ni même en un...
Pas plus en vers qu'en prose...
Et que ça se coince quelque part au fond de ma gorge,
Et que ça se confond avec les lessives, qui, pour laver plus blanc notre linge sale, empoisonnent les rivières.
Où est le temps où on le lavait en famille, ce linge sale, sans recours aux détergents sophistiqués ?
Voilà donc ma première tâche : montrer les taches, percer l'écran lisse à l'excès...
Ce sera l'acte I de cette tragédie, classique ou pas classique ?,
- Nous verrons !

vendredi 11 septembre 2009

Voix

Page blanche
Voix claires

Page claire
Voix blanches

S'élancent
Et balancent...

jeudi 10 septembre 2009

Page Blanche


Oser la page blanche
La laisser s'afficher

Telle quelle

Modestement
Ou orgueilleusement nue ?

Tendue dans une attente

Tremblante, un peu

Tentante

Et irritante...

mercredi 9 septembre 2009

Torpeur


Trop peur, peut-être,
de sortir
de la torpeur
de l'été...

mardi 30 juin 2009

Concert au moulin


L'été commence
comme il se doit,
pour une fois.

Soleil, chaleur,
on s'y croit
tout de suite.

En vacances,
cette fois
En partance,

Ma foi,
même si
on reste là

chez soi.

Alors
quelques notes
baroques

dans le vieux moulin
nous emmènent loin

mine de rien !

mardi 9 juin 2009

Peintures voyageuses...




Ç'aurait été mieux, certes, en hommage à Martin Luther King, de gravir à pied la côte qui sépare l'Hôtel de Ville de Rouen de l'Université de Mont St Aignan, nos toiles sur l'épaule.

Avouons-le tout de suite.

Nous ne l'avons pas fait...

En voiture, tout bêtement, nous sommes allées, à l'invitation d' étudiants camerounais , installer nos toiles pour une exposition de peintures et sculptures africaines, dans la salle d'exposition de la maison de l'Université.

Accueil très chaleureux de ces jeunes portant un regard plein de sympathie sur nos toiles, transformées par ce cadre tout différent.

Vues de plus près, resserrées les unes contre les autres, elles semblaient faire front, se mettre au coude à coude, comme les disciples de l'homme qu'elles célébraient, chacune à sa façon.

Les peintres n'étaient pas toutes là pour voir cette métamorphose. Pour les absentes, ces deux photos permettront de mesurer la distance, et de constater que le voyage donne à nos oeuvres une autre vie...

À Valérie Arrateig, Anne-Marie Houdeville, Dominique Bénard, Nathalie Bourgade, Fabienne Mary, Yvonne Dolique-Capitan, Annette Pharamond ,et Gisèle Tocqueville, les peintresses inspirées...
Et à Evelyne Pélerin Ngo Maa, qui a suscité l'aventure, et à Louis-Gilbert Bissek, qui a permis de la prolonger de façon inattendue...

vendredi 29 mai 2009

Profils de karol (fin)

Fin d' un accord de mots et d'images
Point d'orgue

Silence

Après les yeux,
Regards croisés,
Paroles échangées,
Emotions croisées

Intenses

Point de rencontre,
De retrouvailles,
Carrefour quitté

Confiance !

lundi 18 mai 2009

Regards croisés sur Martin Luther King

"S'il n'y a pas de cause pour laquelle on soit prêt à mourir, à quoi bon vivre ?"

D'un homme de foi à l'autre, d'un méandre de la Seine à l'autre, de Karol Wojtyla à Martin Luther King...
Deux cibles pour des balles téléguidées par la haine contre l'amour...
Voilà une toile accrochée, en hommage à l'homme qui avait un rêve, dans la galerie de l'hôtel de ville de Rouen, parmi dix autres, réalisées par neuf femmes peintres pleines d'énergie...

mardi 12 mai 2009

Profils de Karol, toujours

Le monde est plein d'énergies cachées...

samedi 9 mai 2009

Profils de Karol vernissage


Pierre, tu es le pavement, et tu veux qu'ils te piétinent...

jeudi 7 mai 2009

Profils de Karol J+2

Cette foule d'autres, suis-je resté le même après son passage en moi ?

lundi 4 mai 2009

Profils de Karol J

Le lieu est important. Le lieu compte...

dimanche 3 mai 2009

Profils de Karol J-1


Difficile de dire à cette terre : "Tu es belle..."

Profils de Karol J-2

La justice appelle la révolte.
La révolte contre qui ?

vendredi 1 mai 2009

Profils de Karol J-3

Nul n'a su voir les merveilles tissées jour après jour...

profils de Karol J-4

Contemple un peu l'abîme qui est en toi...

jeudi 30 avril 2009

Profils de Karol J-5

La source est loin encore....

mercredi 29 avril 2009

Profils de Karol J-6

Ce dont l'homme souffre le plus, je pense, c'est de manquer de vision.

lundi 27 avril 2009

Profils de Karol J-7


Et c'est l'éblouissement trop grand pour de si petits faits...

Profils de Karol. j-8

Ne te détourne pas de la splendeur des choses, chère pensée...
Demeure émerveillée.

samedi 25 avril 2009

Exposition "Profils de Karol"

Un long silence sur mon blog, correspondant à la gestation de cette exposition longuement mûrie... qui se tiendra à la galerie Bansard, 26, avenue de La Bourdonnais, à Paris 7ème, du 5 au 25 mai prochains.
Le vernissage aura lieu le mardi 5 mai à partir de 18 h.
À 20h., avec ma complice la conteuse et chanteuse Evelyne Pélerin Ngo Maa, nous proposerons une lecture de poèmes particulièrement présents dans les peintures exposées. Occasion pour tous les curieux de découvrir cette oeuvre méconnue, à mille lieues de la raideur dogmatique trop souvent associée au souvenir de Jean Paul II.
Depuis des années, les vers de Karol Wojtyla résonnent en moi, me nourrissent, m'aident à vivre.
Avant de devenir pape, cet homme a accumulé des expériences très variées : acteur, tailleur de pierres, montagnard averti, philosophe, militant clandestin, aumônier d'étudiants et d'ouvriers, prêtre à l'écoute de toutes les misères humaines, chef révolutionnaire...
Cette richesse exceptionnelle s'exprime dans ses poèmes, foisonnant d'images variées qui cherchent à cerner avec force et exigence la place de l'homme dans la nature et dans l'histoire, sa quête sans cesse contrariée d'amour et de justice, sa soif d'Absolu, sa recherche d'un langage qui adhérerait parfaitement à la pensée et aux sentiments.
Ce questionnement incessant a guidé mon pinceau depuis que je l' ai découvert, lorsque je mettais en scène sa pièce : La Boutique de l'Orfèvre.

L'exposition de mai offrira un parcours en deux parties :

La première, consacrée à l'Arbre :
Il faut que l'arbre soit blessé pour que la vie s'y implante...

La deuxième, centrée sur l'Homme :
L'oeil lutte avec le visage,
en efface l'ombre.

J'espère faire partager ce cheminement à tous ceux qui aiment marcher sur les sutures de notre vieille terre fatiguée...

mardi 10 février 2009

visage (suite)

L'oeil lutte avec le visage,
il l'ouvre, en efface l'ombre .

K.W.

visage

La forme du visage dit tout
- expression sans égale de l'être.

K.W.

jeudi 5 février 2009

La source est loin...

Au fond des yeux
Le bleu
Blues
Qui monte
Aux mots

A fleur de peau
La terre rouge
Ronge
Les jours
Passés trop tôt

Entre la terre
Et l'eau
Passe le fil
D'une lumière
Fuyante

jeudi 29 janvier 2009

Fiévreux février

Quand février approche,
lorsque le long janvier s'efface,
une fièvre me prend de lumière,
mon oeil ravi
se dilate et se délecte
de ce jour reconquis,
après la longue quête,
et de sa garantie de grandir et grandir
pour de longs mois,
de revivre
et rouvrir les fenêtres.
Renaître et reconnaître
le bonheur du jour...

mardi 27 janvier 2009

Vite rose

Il y avait le rouge
Insolent
Il y avait le blanc
Si lent.

Ils osent
Le mélange doux
Douceâtre
Mièvre mélange.

Sirop
Si rose
Fade femme
Fardée.

Ce rose
Irise
Le flux d'ombres...

samedi 17 janvier 2009

L'intellectuel


Ta vie frustrée d'enchantements, de variété,
sans goût de l'aventure, sans espace,
sans rien de spontané.
Quelles crampes donnent tes formules,
tes notions, tes jugements
avides de tout condenser, vides de ce qu'ils condensent.

Surtout ne brise pas mes défenses, heureux qui en a;
toutes les routes de l'homme vont dans le sens de la pensée.

Karol Wojtyla.

mardi 13 janvier 2009

Ronce Hard


Que de choses pas roses
Pas mignonne
Allons voir si la

Faisons comme si
Cette robe au soleil
A point perdu

Pourpre et vermeille
L'éclat
Flaque de laque

D'un flot d'encre giclant
S'écoulant
Languissant

En signes illisibles
Rouges sur noir
Sur la feuille de goudron

Imperméable
Interminable
Insensible aux saisons

En signes plus chinois
Cryptés narquois
Que les plus effacés

Des plus vieux manuscrits
Lus par un érudit
Sans jamais se lasser

Ton encre sympathique
A coulé dans mes larmes
Noyées, brûlant comme un acide

Le goudron de mon âme
Recouvrant feuille à feuille
Ton éclat au mien non pareil

lundi 12 janvier 2009

Sceptre et pinceau

Aujourd'hui, ce sont ces phrases de Yourcenar , extraites de Comment Wang Fô fut sauvé, une de ses Nouvelles Orientales, qui se fraient un passage le long des corridors de ma mémoire, en éclairant quelques recoins douloureux...
Où s'explique le crime d'innocence, peut-être ?

"Tu me demandes ce que tu m'as fait, vieux Wang Fô ?
Eh bien, je vais te le dire , mais comme le venin d'autrui ne peut se glisser en nous que par nos neuf ouvertures, je dois d'abord te promener le long des corridors de ma mémoire...Tu m'as menti, Wang Fo, vieil imposteur. Le monde n'est qu'un amas de taches confuses jetées sur le vide par un peintre insensé, sans cesse effacées par nos larmes. Le seul empire sur lequel il vaille la peine de régner est celui où tu pénètres, vieux Wang Fo, par le chemin des mille courbes et des dix mille couleurs. Toi seul règne en paix sur des montagnes couvertes d'une neige qui ne peut fondre et sur des champs de narcisses qui ne peuvent pas mourir(...) Pour t'enfermer dans le seul cachot dont tu ne puisses sortir, j'ai décidé qu'on te crèverait les yeux, puisque tes yeux sont les deux portes magiques qui t'ouvrent ton royaume. Et comme tes mains sont les deux routes aux dix embranchements qui te mènent au coeur de ton empire, j'ai décidé qu'on te couperait les mains... Voilà le châtiment que je t'ai réservé, à toi dont les sortilèges m'ont dégoûté de ce que je possède, et donné le désir de ce que je ne posséderai pas..."

dimanche 11 janvier 2009

Froid aux mains...

"Froid aux mains, chaud au coeur !", était une expression favorite de ma grand-mère, dont je trouvais toujours les mains gelées, avec mon ardeur enfantine.
J'y repense ces jours-ci car, de nos mains froides, engourdies, un flot de vie jaillit, comme une giclée d'énergie d'autant plus forte qu'elle a traversé la torpeur de notre corps glacé...
Me vient alors une autre phrase, de Jean Paul II, celle-ci : 'Les mains sont le paysage du coeur"
Ci-dessus donc, mon paysage du jour...

samedi 10 janvier 2009

Bonjour, Verlaine !

"Je suis venu, pauvre orphelin, riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes.
Ils ne m'ont pas trouvé beau..."



Il ya des matins, comme cela.
Tout, dehors, est gelé.
Au fond de soi, un bloc rouge et glacé.
Un peu de thé,
Et le corps se réchauffe...
Le coeur a froid encore,
Lorsque, tout bas, un vers vivace
Lui verse une tasse de mots brûlants
Qui tintent
En lui
Qui teintent
La nuit
...
Aujourd'hui, c'était Verlaine.
Merci, Paul !

jeudi 8 janvier 2009

Recette de voeux en neige


Prendre ce que je veux
Ce qui dort bien au fond
Bien touiller et remuer


Rappeler tous mes rêves
Espérer qu'ils grandissent
Et se glissent,

Et me hissent,
Silencieux géants,
Sur la route

Sans doute...

Réveil clignotant



Lumière éteinte
Sur l'écran d'une porte bête
Se dessine le hêtre
D'ombre

Lumière ouverte
Lisse paroi de porte blanche
Et bête
Étanche

Lumière éteinte
Dessin de branches
Entrelacs et combats
Transparence

Lumière ouverte
La porte épaisse
S'ouvre
Au présent

Lumière éteinte
La paroi
Porte
Une Présence

Feu et cendres

Dans les décombres
Dont on s'encombre
Rôdent les ombres

On patauge et tâtonne
Dans les strates étagées
Par ces vies égarées

Géologie des ces jours pétrifiés
Cailloutis
Débris

De vies...