mercredi 26 mars 2008

Guillaume pour Guillaume

Sous le pont,
coule...
Mirabeau tonne et tonitrue
De l'audace, encore et toujours, sur la scène
De l'Histoire.
Pour le meilleur et pour le pire,
Soupir...
Liés sans cérémonie,
Sans choix,
Pas de mairie,
Pas de oui.
Pas de rencontre.
Le hasard des gènes unit sans gêne
Des êtres parents apparemment,
Profondément,
Sans divorce possible,
Sans porte de sortie,
Même si, désassortis,
Ils se séparent quelque part,
Au hasard de la vie.
Si l'envie s'empare de l'un, de l'autre,
De tenter l'oubli...
Dans les veines coulent les vieilles peines,
Viennent l'ennui et le malheur,
Les jours s'en vont, je suis soeur...

jeudi 20 mars 2008

Expo de printemps

Coucou ! Karine a rouvert son salon de coiffure, et me voilà de nouveau sur ses murs, route de Gerberoy, à Ferrières, au Temps de l'Homme, pour une expo de printemps renversante ! À bientôt !

mardi 11 mars 2008

Tour d'ateliers


Aragon disait qu'un atelier représentait le cerveau de l'artiste qui l'occupait.
Tour d'ateliers, tour d'amitiés.
C'est ce qu'offrent le groupe d'amies peintres auquel j'ai la chance de me joindre régulièrement, une fois par mois, ou presque.
Retrouvailles après les semaines de solitude,
Chaleur après les froids,
Bruissement des voix plus sensible après les longs silences,
Sourires et regards, portes sur l'autre...
Au coude à coude, se mettre au travail dans ce lieu si différent.
Certaines se perchent au sommet de leur maison, y cherchant la lumière, la distance, au dessus de l'ordre quotidien ; effort pour s'abstraire par le haut, pensée longuement mûrie...
D'autres se cachent dans les recoins, non loin de la vie du foyer, soucieuses de ne pas lâcher le navire, même quand les prend au ventre l'envie de créer ;
il y en a qui descendent dans les garages, ces ports de la maison où l'on accoste avant de partir.Un pied dedans, un pied dehors. Point de moteur pétaradant ici : l'évasion silencieuse se fait à la pointe du pinceau, et nous emporte en pays coloré, sans guide, sans délais ;
celles dont l'atelier prolongent leur chambre travaillent dans les replis secrets de leur intimité traversée tout-à-coup de larges traits brûlants comme des moments d'amour : du drap du lit à la toile sur châssis, le même élan circule, irradiant la vie. Emotions, sensations.
Que dire de celle dont la cabane depuis peu éclairée se réchauffe lentement au prix d'un feu de bois veillé avec soin ? Comme une nouvelle naissance quotidienne, ce coeur rouge redonne vie au caveau où se bousculent avec indiscipline les flacons de pigments, les bouteilles d'encre, les tubes tordus, les papiers et les toiles. Dans ce chaos des origines, elle cherche son langage d'avant les mots, celui qui dira tout. Pendant ce temps, les araignées filent leurs toiles avec un art opiniâtre, le feu siffle et vibre... Il y a longtemps, longtemps, elle a écrit un mémoire sur le symbolisme de la caverne dans la Grèce ancienne. Hasard, vous avez dit hasard ?...