mardi 26 février 2008

"Les rois ne touchent pas aux portes"


C'est le début d'un poème de Francis Ponge, Les Plaisirs de la Porte, que j'aime particulièrement.
Qui ne s'est senti, un jour ou l'autre, mis à la porte ? C'est-à-dire invité à franchir un seuil le séparant d'un intérieur aimé ?
Naissances renouvelées dans l'arrachement.
Grincements pénibles...
Les rois ne s'y exposent pas.
Roi, celui qui a organisé ses certitudes.
Roi-loi juché sur le bloc de décrets formant trône ,
le hissant au-dessus du commun,
le calfeutrant au sein de l'habitude.
Les portes qui l'entourent ne sont plus que trompe-l'oeil, on s'y cognerait en voulant les ouvrir.
Parties du décor ouvrant sur d'autres salles pareillement fossiles.
Gonds grognant sans charnières.
Poignées décharnées que l'on ne peut attraper.
Poignantes poignées sans matière.
Portes perdues
Clefs oubliées hier...

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